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Fin des transactions marchandes

Il n'y avait plus personne, hormis un moineau. Comme j'étais pressée, je ne l'avais pas aperçu tout d'abord et me croyais absolument seule. Il faisait une chaleur d'au moins 28° Celsius, toutes les vendeuses de glace s'étaient envolées et il n'y avait pas le moindre coin d'ombre où se reposer. On se serait cru chez Woland, dans un four. J'étais aussi en train de penser à ces pauvres japonais qui devaient quand même garder leur cravate et leur costume avec un temps pareil. Comme je ne travaillais pas, comme eux, dans une entreprise, et que je me fichais des traditions et des convenances, je me suis mise à faire un strip-tease à la manière de Lola Lola, jouée par Marlene Dietrich que j'avais vue dans Professor Unrat, c'est à dire en commençant par le bas. Seulement je n'avais pas de bas ni de jupe, l'atmosphère cinglante des cabarets manquait, ça ressemblait tout juste passablement à Alerte à Malibu, à cause de la chaleur, ou au Jour d'après, parce que je suis fatale sans vraiment être une beauté, ce qui aidait à rendre l'ambiance apocalyptique. Mais il y avait ce moineau, j'avais pas la conscience tranquille, je n'avais pas envie qu'il pense que j'étais une péripatétitienne et je me suis rhabillée. J'ai regardé autour de moi. Alors j'ai couru comme une dératée, couru, et comme j'étais pressée d'en finir avec toute cette ambiance qui virait au cauchemar, sans faire attention, je suis tombée dans l'égout juste à l'autre bout, et je me suis mise à haïr les accidents de trottoir.

Oblivion le 02.06.05 à 22:50 dans Augenblick
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