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Fin des transactions marchandes

Fog

Il n'y a vraiment qu'avec Mendelssohn que je me sens à l'aise. Menselssohn joue franc-jeu : il me donne de réelles difficultés techniques qui me procurent des jouissances à résoudre. Mendelssohn est carré, il ne peut y avoir qu'une solution absolue avec Mendelssohn.  Il va tout droit et pas de biais, comme Chopin. Chopin, lui, est un hypocrite qui énerve par son apparente simplicité, la facilité technique avec laquelle je joue Chopin sous-entend un champ d'interprétation beaucoup plus large, et très très libre. Je ne me heurte presqu'à aucun obstacle avec Chopin, et pourtant, les obstacles sont d'une invisibilité telle que je ne peux pas me plaindre. Pourtant, j'ai beaucoup plus de plaisir à écouter Chopin que Mendelssohn. Chopin, c'est la musique du brouillard, et Mendelssohn, celle de l'abdomen : il est assez facile de s'imaginer jouer Mendelssohn en se gargarisant de ses prouesses techniques et en se jetant des fleurs. On joue Mendelssohn en se passant la main sur le ventre.

Comme souvent, je suis lente pour déchiffrer une partition, je suis allergique aux 6/8, mais les 4/4 sont entrés dans mes grâces. Quelquefois, j'ai rêvé de jouer dans des sectes, dans des bars à pute, dans un groupe de jazz, mais jamais je n'ai abouti à quelque chose de concluant. Si les partitions avaient un caractère propre, je peux me comparer à celles de Chopin, toujours floues,  et dont la substantifique moelle se trouve ensevelie sous plusieurs couches.

Oblivion le 25.07.05 à 16:23 dans Augenblick
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