Le robinet de mauvaises nouvelles
D'une manière générale, je ne peux pas suivre longuement un soliloque sans penser que son auteur est un raseur (pas du tout relatif au barbier). Alors le type avec une perruque carrée sur le crâne, qui se nomme David et qui fait un speech de 20h à 20h40 tous les soirs sur france 2, ne m'encourage absolument pas à regarder les infos. Je préfère encore la belle dame aux grands yeux bleus (aussi sur france 2), et sur le même plan, la dame de TF1 qui fait limite représentation symbolique de la femme aux foyer des années 50 au USA n'est pas à son avantage. Je passe incroyablement de temps à me documenter, à m'informer, et à me convaincre que ce n'est pas perdre du temps. Les raseurs je crois que je ne les aime pas mais les écoute quand même. Mon père ne me pardonnera jamais, lorsque, ce matin, il a allumé la radio (nouvellement baptisée "le robinet de mauvaises nouvelles") et que je me sois soudainement exclamée : "Mais ces journalistes, quels raseurs !"
Les gens aiment me parler. Et qui plus est, me parler longuement, ce que je trouve condamnable s'ils ne sont pas : 1/un de mes proches, 2/quelqu'un de fascinant. Ils me prennent pour le public idéal parce que je m'abstiens de leur couper la parole toutes les cinq minutes, comme le fait David Pujadas qui vraiment, n'hésite pas à polémiquer avec politiciens en tout genre, ou à alimenter les malentendus avec des questions non pertinentes. Le problème, c'est qu'ils parlent par pur égoïsme et qu'ils oublient jusqu'à la présence même du public (moi en l'occurrence). Et si je participe à leur délire, ils expriment leur plus grand mécontentement avec des : "Me coupe pas la parole ! Mais j'avais pas fini!" En gros, les gens aiment qu'on manifeste pour eux une passivité absolue. Mais attention ! Pas de l'indifférence ! Car si on détourne l'attention ne serait-ce que cinq secondes, ils ne manquent jamais de nous rappeler combien il est intéressant et combien il serait déplorable pour moi de se montrer aussi dissipée. Alors non seulement ils veulent un public mais un public attentif : c'est une illusion, car le raseur pourra réformer, avec des menaces, l'attitude du public, mais pas l'opinion qu'on a sur ce qu'il dit.
Oblivion le 30.05.05 à 22:37 dans Augenblick
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Commentaires
Bel article
Frozen - 30.05.05 à 23:18 - # - Répondre -
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Si c'est pas pathétique...
Il se félicite lui-même pour son article que personne d'autre n'a commenté.
Anonyme - 16.06.05 à 19:16 - # - Répondre -