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Fin des transactions marchandes

Paroxysme (II)

B) Méthode socratique, suivi de, C) Intra muros

B)
Question : Si tu restes toute la journée enfermée dans ta chambre, c'est donc qu'tas qu'qu'choz à cacher ?
Réponse : La chambre je m'y sens en sécurité ; je n'ai nulle part où aller.
Question : Tu as promis de téléphoner à Jérôme, pourquoi ne l'as-tu pas fait ?
Réponse : Je n'ai rien promis, et Jérôme m'ennuie.
Q : Est-ce que t'iras au paradis ou en enfer ?
R : ...
Q : Si tu as dit bonjour à la voisine, c'est qu't'étais d'bonne humeur. L'aurais-tu fait si t'avais passé une sale journée ? 
R : Non. Comme j'étais heureuse, j'ai voulu que la voisine le soit aussi, en se sentant aimée un court instant car pour une fois, on lui disait bonjour.
 Q : As-tu des relations par défauts, car tu n'avais pas d'autres moyen que de fréquenter certaines personnes ?
R : Oui.
Q : Qui as-tu déjà trompé ?
R : Tout le monde.
Q : Pourquoi n'aimes-tu pas la mort, ou du moins, l'idée de la mort ?
R : Parce que c'est un problème individuel.

C) Je ne sais pas, n'ai jamais deviné comment on pouvait m'y voir. Je n'y suis jamais entrée car je n'en ai pas ressenti le besoin, j'y étais avant tout le monde et c'est comme si j'étais nulle part. Mais attention, pas n'importe quel nulle part. C'est mon nulle part à moi, le seul endroit où je trouve légitime d'être. Cet endroit ne se décrit pas, et on n'a pas envie d'y rester. Je n'y attendrai pas Godot car de toute façon, il est parti sans moi. Il n'y a plus rien à y faire, et c'est une manière de ne pas s'ennuyer. Un jour on a ouvert la porte ; on m'a demandé pourquoi je restais toujours ici c'est donc que j'étais coupable, forcément de quelque chose, que j'avais quelque chose à cacher à quelqu'un, la meilleure réponse aurait sûrement été : "Vous avez des preuves ?" Seulement j'ai répondu, "Parce que", et on a cru que je faisais du foutage de gueule. La méthode socratique ça n'a jamais été mon fort. Je n'ai jamais fait de philosophie car je suis trop jeune pour ça, c'est pour ça qu'il me manque des exercices d'application. Bref on m'a dit "Qu'est-ce que vous foutez là", j'ai fait : "Et vous ?". On m'a conseillé d'aller me faire foutre, on m'a dit d'aller dehors et que je m'y sentirais mieux. Une question qui me turlupine, c'est pourquoi précisément le dehors est forcément un endroit meilleur que les autres, pour qu'on vous conseille à tous les coups d'y aller, comme une punition. Je ne voulais pas bouger, j'aurais voulu plus de cris et de sang pour m'exciter, malheureusement, c'étaient des humains : ils m'ont laissé tranquille. Evidemment depuis qu'ils sont passés, ça change tout, c'est pas très correct de rester nulle part, bientôt, je m'en vais donc là-bas. Et ce déplacement soudain car on s'y sent forcé, je me demande si ça fait partie du jeu.
      

Oblivion le 09.05.05 à 23:19 dans Augenblick
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Commentaires

Je suis un commentaire, mon propriétaire a lu tout l'article ci-dessus.

Inoriginale - 13.05.05 à 19:14 - # - Répondre -

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